Mademoiselle Lenormand, de son vrai nom, Adélaïde Lenormand est née au 18ème siècle. Fille d’un drapier d’Alençon, elle reçoit une éducation privilégiée, en apprenant le latin, le dessin, la musique et peinture. Son don de prophétesse arrive dès l’âge de 7 ans. Devenue orpheline, elle part travailler sur la capitale comme apprentie. Mais celle que le tout Paris allait nommer « la Sybille du Faubourg Saint-Germain », va vivre un destin de devineresse exceptionnel. Elle va apprendre les rudiments de la cartomancie avec une diseuse de bonne aventure, un peu escroc osons le dire.
Mademoiselle Lenormand, voyante aux dons précoces
Adélaïde Lenormand commence à lire l’avenir dès l’âge de 14 ans en utilisant son tarot préféré, Etteila. Elle pratique également la chiromancie ou l’art de lire l’avenir dans les lignes de la main. Mademoiselle Lenormand se passionne pour la voyance et ne tarde pas à faire parler d’elle un peu partout et ce, jusque dans les plus hautes sphères de la société. Mais avant de devenir l’immense voyante que nous connaissons, Mademoiselle Lenormand part travailler à Paris dans la boutique familiale.
Paris ne lui plaît guère et c’est à Londres que Mademoiselle Lenormand décide de partir. Là bas elle subviendra à ses besoin en exerçant le métier de voyante et, continuera à peaufiner son talent en suivant des études sur les arts ésotériques.
Le cabinet parisien de Mademoiselle Lenormand
Adélaïde Lenormand est de retour sur Paris à l’âge de 25 ans. Elle décide alors d’ouvrir son “salon” de voyance au 5, rue de Tournon. La voyance n’étant pas vraiment tolérée à cette époque, elle se fait passer pour écrivain public pour ne pas éveiller les soupçons.
La Révolution française bat son plein et, Mademoiselle Lenormand va très vite tirer son épingle du jeu en se liant d’amitié avec les notables, les politiques et les révolutionnaires de l’époque. Cela va lui assurer une belle notoriété et surtout une protection non négligeable.
Cela ne l’empêchera pas d’être jetée en prison à plusieurs reprises. Elle sera en effet accusée de sorcellerie et de trahison envers le nouveau régime puisqu’elle est fervente croyante en la royauté. Mais Mademoiselle Lenormand ne s’avouera pas vaincue. Et le succès l’attend…
Rencontre avec Napoléon et Joséphine
Adélaïde rencontre Joséphine au cours de son séjour en prison. Cette rencontre va radicalement changer son destin. Leur solide amitié restera à jamais gravée. Joséphine va quand à elle épouser un jeune militaire nommé Napoléon Bonaparte. Adélaïde le lui avait prédit quelque temps auparavant.
Ce dernier consultera Mademoiselle Lenormand pendant et jusqu’à son ascension. Joséphine et Napoleon deviennent impératrice et empereur. Adelaïde jouit alors d’une renommée sans borne et les rois et reine se pressent dans son salon. Les plus grands de ce monde consultent la voyante attitrée des Bonaparte.
Un chose va cependant venir ternir le bonheur de Mademoiselle Lenormand. L’empereur Napoléon sombre dans la folie du pouvoir et sort Adélaïde de ses bonnes grâces. Il la voit comme un danger lorsqu’elle annonce à Joséphine qu’il souhaite demander le divorce. Mademoiselle Lenormand sera alors jetée en prison. Elle n’en sortira qu’après le divorce De Napoléon et Joséphine.
Les dernières années d’Adélaïdes
Mademoiselle Lenormand parcourt l’Europe et se fait connaître partout, pour son talent de prédilection. Elle restera liée à Joséphine jusqu’à sa mort. En parallèle, Adélaïde forme de jeunes talent au métier de voyant. Elle ne se mariera jamais et n’aura jamais d’enfant.
Son neveu préféré héritera de sa fortune colossale. Elle lui laissera des biens immobiliers, de l’argent et des tableaux de maîtres d’une valeur inestimable.
Mais le bien le plus précieux que Mademoiselle Lenormand lèguera à son cher neveu est sans nul doute, ce jeu de tarot retrouvé par hasard lors d’un tri des effets personnels de la voyante. Ce jeu nous le connaissons tous aujourd’hui. Adélaïde l’avait baptisé “Le petit jeu de Mademoiselle Lenormand”.
Elle aura prédit la guerre 14-18 et les avions, qui aideront à gagner cette guerre. Elle se voyait vivre jusqu’à 104 ans, mais fut emportée à 71. Sa seule erreur ! Sa tombe est toujours fleurie au cimetière du Père-Lachaise et de nombreuses personnes viennent d’y recueillir.