Les jeux de tarot remontent à 1557. Mais ils n’ont commencé à prendre de l’ampleur qu’au XVIIIe siècle. Et le Tarot de Marseille raconte l’histoire de ce jeu qui a été créé dans un but divinatoire.
La naissance du Tarot de Marseille
L’année 1709 est surtout connue pour son hiver record. En effet, au début du mois de janvier, le thermomètre s’effondre. Ainsi, le Grand Hiver s’installe. Par conséquent, ce seront les trois mois les plus froids que l’Europe ait connus depuis 500 ans. D’ailleurs, Il se trouve que 1709 est également une année importante. Car Pierre Madenié, maître cartonnier crée un jeu de tarot. Finalement il sera un jour appelé Tarot de Marseille. Et c’est un jeu considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux exemples du genre.
Les cartes de Tarot ont été utilisées pour la divination très tôt. Cependant, le Tarot de Marseille a été créé principalement à des fins de jeu. Car Le jeu était été l’un des passe-temps les plus populaires dans le sud de la France. En effet, des siècles avant l’avènement de la radio et de la télévision, les aristocrates avaient l’habitude de se réunir dans des salons. Et ils s’installaient au table de jeu pour jouer aux cartes.
Et compte tenu de la forte demande, des entreprises de fabrication de cartes ont vu le jour dans toute l’Europe. Notamment dans le sud de la France. En effet, c’est à cette époque que Pierre Madenié exerce son métier dans son imprimerie de Dijon. Connu dans toute la ville pour la qualité de son travail, Madenié est finalement choisi par le seigneur duc, gouverneur de la province de Bourgogne. Et ce dernier charge le créateur du Tarot de Marseille de devenir le cartonnier exclusif de sa famille.
Secrets de fabrication
Pour le Tarot de Marseille, Pierre Madenié a utilisé une méthode connue sous le nom d’impression en bloc pour créer ses cartes à jouer. En fait, il s’agit d’une méthode qui a nécessité pas moins de quatre maîtres artisans : le fabricant de papier, le dessinateur, le découpeur de formes et l’imprimeur. Le dessinateur commence par tracer les images au trait noir sur un bloc de bois à grain fin (poirier, pommier ou pin). Pour les cartes de tarot, les blocs sont assez grands, avec de nombreuses rangées de cartes gravées sur un seul morceau de bois.
Ensuite, le tailleur de forme enlève le fond, laissant des images en relief qui sont ensuite recouvertes d’encre. Ensuite, du papier était posé sur ces images en relief et frotté avec un instrument en bois pour transférer l’encre. Lorsque l’encre était sèche, les images étaient coloriées à la main ou à l’aide de pochoirs. Dans ce dernier cas, la couleur est appliquée à l’aide d’un pinceau à pointillés. Une fois sèches, les cartes étaient découpées et collées sur du papier épais. Il est intéressant de noter que, bien que les cartes de tarot de Madenié aient été fabriquées à Dijon, elles seront finalement appelées Tarot de Marseille.
Les différentes versions du Tarot de Marseille
Les caractéristiques communes du Tarot de Marseille sont les suivantes : des cartes à l’atout avec des titres français imprimés en caractères latins stylisés au bas de chaque carte (à l’exception du numéro XIII, une figure squelettique qui n’est pas nommée) ; un ordre fixe, désigné par des chiffres romains qui apparaissent en haut de chaque carte (à l’exception du Fou, qui n’est pas numéroté) ; et des sujets dérivés des enseignements bibliques, des images cosmiques et des figures culturelles qui auraient été bien connus à l’époque où les cartes ont été créées.
Un certain nombre d’éléments distinguent le jeu Madenié des autres versions du Tarot de Marseille. Sur un fond doux et crémeux, les couleurs des images – rubis profond, vert émeraude, saphir et or antique – sont plus riches et plus éclatantes que dans les jeux suivants. Les visages sur les cartes d’atout et de cour ont des expressions plus joyeuses et plus aimables que ceux des autres jeux, qui peuvent paraître un peu sévères, voire sinistres.